10-05-2010
Ces derniers temps certains de mes amis avançant gentiment en âge dissertent allègrement sur la brièveté de la vie justifiant par là qu'on serait bien triste de ne pas en profiter tant que ça dure et faisant leur la citation de Pierre Desproges « Vivons heureux en attendant la mort ».
Ces sympathiques déclarations souvent exprimées lors de soirées bien arrosées font la part belle, à l’érotisme, au libertinage, à la fête, l’intempérance, la culture, la liberté, l’oisiveté, toutes choses épicuriennes surement trop longtemps retenues ou pas assez valorisées par les temps qui courent.
Toutes, l’expression de plaisirs essentiels qui ne semblent pas vouloir jouir de plus de travail, de gagner plus d’argent qu’il n’en suffit (je me demande toujours à quoi sert de gagner des dizaines ou des centaines de milliers d’euros par mois – Picsou n’a jamais fait rêver les enfants, si ?), d’endosser des responsabilités plus grandes que nous n’en avons déjà….de courir après des chimères laborieuses ou après un sens de la vie toujours croissant matériellement.
Certes mes amis sont mes amis et je n’en tirerai aucune généralité mais.
A chacun sa crise, l’existentielle de mes copains étant plus compréhensible à mon modeste entendement que l’économique européenne et mondiale .
Ah, la crise économique mondiale commencée en 2008 (voir post précédents) qui dure aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain semble de plus en plus fantastique et cauchemardesque. Celle-ci jonglant avec des notions, des paradoxes, des fantasmes qui semblent incroyablement dangereux pour l’individu, l’humain et la planète.
Des milliards de milliards de dollars valsent de part et d’autre sans qu’on en comprenne la provenance, l’existence, l’utilité, la destination. Tout juste sait on que ce n’est pas pour que les hommes vivent mieux comme on l’a vu par le passé mais pour qu’un système économique au bénéfice de quelques-uns dure. Un millénaire ?
Y a-t-il vraiment des hommes derrière ces chiffres ? Des hommes qui mangent, boivent, fument, baisent, glandent, travaillent, chient, vivent et meurent comme tout un chacun.
J’ai de plus en plus l’impression de vivre dans certains des bouquins de SF comme « Tous à Zanzibar ou Le Troupeau aveugle de John Brunner » que je lisais quand j’étais adolescent. Je ressens un frisson teinté d’effroi quand je vois qu’il est difficile aujourd’hui de tourner la page comme je le faisais alors.
Bon, pour finir sur une note positive, je pense que le Politique l’emportera sur l’Economique quand fatigué de cette folie, les hommes mettront à bas les bourses, reprendront la gestion collective des banques et des grands groupes industriels, s’arrêteront de bosser comme des cons, réfléchiront et que ce ne sera pas triste. (Gébé : l’an 01)